Tour Med, 15 février 2009


Plusieurs fois, nous avons profité de l’arrivée du Tour Med au Faron, en février, pour passer la journée ensemble. On garait la voiture tout en bas et on montait à pied, sac au dos, avec nos sandwichs, de l’eau, et une joie immense. Dans la boite en fer des vieilles photos de famille, tu es pris en photo, jeune ado, montant cette même route, à la même occasion, avec ton grand-père marchant comme d’habitude souriant avec un bâton à la main, et un copain. Certaines années, le ciel était éclatant de lumière. D’autres années, il faisait un froid pas possible, et une année même, il a un peu neigé. Il faisait froid, et le petit restau du téléphérique faisait des crêpes à tour de bras… mais on a préféré rester dehors, profiter du moment, de la vue, de l’échange. C’était toujours magique. On marchait d’un bon pas, la vue sur la montagne et la rade toujours plus belle. Peu à peu on croisait des gens festifs, s’installant sur le bord de la route. En haut, on profitait toujours du temps avant la course pour nous promener, on allait vers l’arrière du Faron, vide de monde, et on s’installait sur les rochers pour manger et regarder la beauté du paysage. https://drive.google.com/file/d/1WYqf_66a3WwCpM60i2EBZ77ieUt0h2hN/view?usp=sharing
Au loin, la musique. Bientôt, la course, la liesse populaire, le passage de la caravane, les coureurs, les encouragements. On courrait voir la remise des bouquets au vainqueur. Un jour nous avons été arrosés de champagne, et tu as attrapé le bouquet. Un jour encore, en descendant, j’ai failli faire tomber par mégarde un coureur attardé qui n’avait pas fini sa montée. Le plus magique après des journées si belles, c’était la descente. Bientôt seuls, sur la petite route de montagne. Toulon, la rade, les lumières qui s’allument, celles des immeubles, des rues, celles du bateau pour la Corse. Le soleil qui se reflète dans l’eau. Le ciel rose. La conviction de vivre ensemble un moment magique. La conviction que ce n’est pas la dernière fois. Mais derrière toutes les photos que je prends, il y a un peu la peur que ce soit la dernière. Vite effacée, ce jour là, par la joie immense de toute cette beauté et cette joie partagées.
